vendredi 11 mai 2007

5ème jour : Business d'Etat

Vincent Bolloré manie tellement d'affaires, qu'il ne sait certainement plus trop où il en est et, contrairement à ce qu'il a prétendu, son groupe a bien passé des marchés avec l'Etat français, notamment dans les domaines de la logistique, voire de la sécurité. Voir ici sur bakchich.info

D'accord, cela ne pèse pas grand chose - pour le moment - dans le chiffre d'affaires global du groupe, entre 36 et 40 millions d'Euros par an, sur 6 milliards environ.

Naturellement, sur le papier, Bolloré ne dépend pas des commandes de l'Etat, comme un Dassault, par exemple.

Mais la politique africaine et de défense de la France pourrait l'intéresser au premier chef. Après les médias, c'est un tropisme plutôt traditionnel des groupes familiaux français. Prendra-t-il lui aussi cette inclinaison ?

Dans son programme, Sarkozy projette de réduire le ministère de la Défense à un ministère des armées, démantelant la Direction Générale pour l'Armement (DGA) en Etablissement public et adossant tout ce qui concerne les questions de sécurité intérieure à un grand ministère de l'Intérieur, avec les gendarmes. Le Chef d'Etat major des armées donnera sa liste de courses en matière d'équipements, au Chef des Armées - le Président - de se débrouiller alors... C'est une vision un peu caricaturale, certes, mais qui révèle que, contrairement à son engagement d'éliminer les "domaines réservés", la Défense et l'équipement des armées seront directement et très étroitement contrôlés par le Président.

Des esprits chagrins y verront peut-être malice. Pas nous, bien sûr.

Une Droite tellement décomplexée, comme on nous le serine à l'envi sur tous les médias depuis quelques jours, ne peut-être que bénéfique pour la France. C'est quand il y a du gène qu'il n'y a pas de plaisir...

On voudrait bien croire que le rapprochement du pouvoir avec grands patrons, d'industries et de services, servent au décloisonnement nécessaire à l'efficacité d'une politique économique et industrielle digne de ce nom susceptible de relancer la croissance et la création d'emplois.

Le problème c'est que, traditionnellement, ces grands patrons ont toujours été proches du pouvoir pour en tirer subsides, commandes, soutien. Ces grands défenseurs de l'économie libérale, et de l'économie "libérée", sont ceux qui investissent le moins, dans tout le monde développé, dans la recherche ou dans les infrastructures et la formation. Ils bénéficient gratuitement et sans contre-partie de la manne des jeunes chercheurs de l'université publique, sans jamais avoir à participer au financement des laboratoires.

C'est du pain béni pour ces étatistes-libéraux très opportunistes, qui demandent aussi beaucoup à l'Etat lors de licenciements massifs dits de restructurations.

Les affaires, sont les affaires...

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