mercredi 9 mai 2007

3ème jour : relancer l'industrie automobile

737 véhicules incendiés dans la nuit de dimanche à lundi. Seulement 200, selon le ministère de l'Intérieur hier soir. Combien au total ? Mieux qu'un premier de l'an, c'est la fête. Et c'est bon pour le marché automobile.

A Lille, c'est en hélicoptère que les manifestants et casseurs se font pister dans les rues. Des images déjà bien ancrées dans la culture télévisuelle commune. Rien ne choque, peu de réactions pour le moment. Un relativisme général. C'est pourtant la première fois que l'élection d'un Président de la République déclenche en France de telles manifestations d'hostilité.

Les électeurs de Sarkozy, au-delà de la place de la Concorde, n'ont pas vraiment manifesté leur victoire dans les rues des grandes villes. Où était la liesse ? La voie a été laissée libre aux opposants de mauvaise humeur et aux casseurs qui nous offrent une stratégie d'évitement du consensus démocratique, en refusant le pluralisme.

Cette stratégie est néfaste pour la gauche, pas seulement à l'approche des élections législatives, en la confinant à une marginalité communautaire, avec ses codes, ses rites, etc, que la caricature de mai 68 par la Droite néo-conservatrice achève de décrédibiliser.

Pour Michel Foucault, entre le mensonge démocratique (pour lui le pouvoir moderne tend à remplacer l'Etat de Droit par un Gouvernement pastoral qui a pour mission de faire paître le troupeau humain) et l'illusion révolutionnaire, il y une troisième voie, celles des résistances et des révoltes. La lutte des classes n'est pas, ou plus, la solution. Il n'y a plus de conscience de classe, chacun veut son golden parachute.

Il faut donc inventer de nouvelles formes de résistances et de contestations, disait-il, lui qui fut à l'origine du groupe d'intervention sur les prisons et du groupe d'intervention sur les hôpitaux psychiatriques. Des actions concertées, pour une résistance multiforme.

La démocratie est la forme la plus adaptée à la coexistence des individus et des groupes. Il lui manque de faire émerger la personne de l'individu.

Le marxisme étant en coma dépassé, la démocratie moderne sait recycler les passions révolutionnaires. Le matérialisme dialectique est obsolète. C'est l'extension de la démocratie et la survivance de son mythe qui viendront à l'appui des protestations collectives.

Les AG dans les Fac (Tolbiac, La Sorbonne, Paris VIII, Lille, etc) qui s'organisent vont-elles dans ce sens ? Sur quel mot d'ordre ? La riposte aux attaques libérales-réactionnaires doit se préparer, dans les urnes d'abord en juin, puis sur le terrain, chiffres, données, témoignages, propositions à l'appui.

Il faut faire de la politique. L'ordre juste a échoué comme stratégie face à l'ordre tout court. Le désordre va crystaliser la réaction sécuritaire.

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